A l’aube du huitième jour du douzième mois Shakyamuni s‘éveilla et devint "Bouddha", après avoir passé plusieurs semaines assis en méditation.
"L’éveil de Shakyamuni est décrit dans deux catégories de sûtras différentes. Selon la première, il traversa le domaine de la Forme et le domaine de la Non-forme, perfectionnant les trois connaissances. Après être entré dans un état de recueillement sous l’arbre de la Bodhi, il progressa d’abord à travers les quatre niveaux de méditation, avant de pénétrer dans l’état plus profond du domaine de la Non-Forme.
Alors qu’il méditait, il s’avança dans des niveaux de spiritualité de plus en plus profonds : dans la soirée (vers 7h-9h du soir), il obtint la Première connaissance, qui lui permettait de percevoir clairement, comme s’il était sur la paume de sa main, le karma d’innombrables personnes du passé, de même que l’apparition et la disparition de l’univers.
Au milieu de la nuit (entre 9h du soir et 1h du matin), il obtint la Seconde connaissance, qui est le pouvoir de voir l’avenir, y compris le cycle de la vie et de la mort, de la naissance et du déclin.
Plus tard dans la même nuit (1h-5h du matin), il obtint la Troisième connaissance, prenant conscience de son attachement à soi et aux autres, acquérant l’unité d’intention, la purification et un esprit à la fois souple et inébranlable. On dit qu’il était passé d’un monde de ténèbres à un état libre, ouvert, empli de lumière.
Il réalisa alors que tout est souffrance, et que tout est impermanent. Etant devenu un bouddha pleinement éveillé, il proclama pour lui-même : « je n’ai plus besoin du cycle de la vie et de la mort. J’ai accompli la purification totale. J’ai fait ce que je devais faire, et désormais mon existence sera entièrement libre de souffrance et d’ignorance. » Cette déclaration illustre comment le Bouddha triompha de la vie et de la mort, brisant complètement les chaînes de la renaissance." Extrait du livre « La vie du Bouddha Shakyamuni », Doki Suda, p. 37-38
Chaque année autour du 8 décembre les moines, les nonnes, se recueillent pour pratiquer la méditation zen, en commémoration de l’Eveil du Bouddha historique.
Assis en méditation, ils refont son expérience.
Pendant cette retraite intensive nommée rohatsu sesshin le silence est complet : chacun est face à soi-même.
Rohatsu en japonais signifie « le huitième jour du 12ème mois ».
Sesshin veut dire : « toucher l’esprit », dans le sens d’aller au plus profond de son esprit. Pendant une sesshin on pratique l’abandon du corps et de l’esprit, donc de l’ego, et on revient au présent, en laissant passer les pensées et les sensations sans se les approprier ni les rejeter, juste les laisser passer.
Ces retraites s’adressent à tous mais tout particulièrement aux moines et nonnes. Pendant sept jours les participants se consacrent quasi exclusivement à la pratique de zazen.
De l’aube jusqu’au soir les nombreuses périodes de zazen (de 30 minutes) se succèdent et alternent avec kin-hin (méditation en marchant), avec des courtes pauses pour les repas et les activités indispensables pour l’entretien du temple le samu.
Bien que pratiquer zazen est être seul face à soi-même, pendant toute la sesshin chaque participant suit le rythme du temple en harmonie avec les autres. Cela aide énormément à se concentrer, à sortir de son propre univers personnel.
Cette retraite de sept jours se termine par une grande cérémonie en l’honneur de l’Eveil du Bouddha.
Voici quelques livres conseillés pour connaître la vie du Bouddha et le coeur de ses enseignements.